D’abord, il y eut le mot. Il s’accordait bien. Ensuite vint le verbe. Lui s’accordait difficilement, comme une petite bitch.
Accorder les verbes, c’est comme construire une pyramide, ça prend des bases solides et quand ça tient debout, on ne se souvient plus trop comment on en est arrivé là tellement ça a été fastidieux. Les experts appellent ça l’amnésie dissociative, ou amnésie psychogène. C’est comme se faire rentrer dedans par un char, mais d’en avoir aucun souvenir. Alors, tous ensembles, oublions notre passé et tous les autres temps de verbe pour sombrer dans le :
Les modes et temps de verbe
Les modes se succèdent dans le temps et le temps est à la mode dans les verbes. Dans la mode des verbes, il y a deux courants : le conjugué et l’inconjugué.
Modes de verbes conjuguables
Indicatif
La mode indicative indique ce qu’elle offre ou ce qu’elle demande. Elle peut le faire sur plusieurs temps, pour ne pas dire tous.
(présent)Sommes-nous encore en danger ? (imparfait)Nous étions des animaux sauvages, très jadis. (passé simple)Le singe se rebella contre la souffrance, (plus-que-parfait)qu’il avait associée à la nature. (passé composé)Nous nous avons sauvés et nous nous sommes sauvés. (futur simple)Nous gagnerons tous à la roue de fortune car (conditionnel) nous serions, selon la légende, la roue et la fortune, le magicien et le sort, le sens et le mot, le conscient et l’inconscient. (présent)Une toile plus-que-parfaite qui s’identifie à la poussière du passé composé de fils imparfaits au détriment des intersections présentes et futures. (conditionnel passé)Un lieu de liquidité mentale où nous aurions pu nous amuser au lieu de nous faire la guerre pour la capitale religion. (présent)Le passé c’est le passé, place au futur !
Prédicateur K
Le subjonctif
La mode subjonctive est celle de l’incertitude, de l’éventualité ou de la réalité pas encore accomplie. L’une des caractéristiques de cette mode est qu’elle est quasi toujours coiffée d’un «que» précédent le sujet(mais pas dans le cas de cette phrase).
Il faut (présent)que nous nous soumettions au patronat. S’il avait fallu (imparfait)que nous nous révoltassions dans le passé, nous serions redevenus des animaux sauvages. Nous existons grâce à l’oppression. C’est un requin qui me l’a dit, après (plus-que-parfait)que je me fusse endormi. Il m’a dit que l’usine produirait jusqu’à ce (passé)que nous soyons tous morts.
Contremaître Cod
L’impératif
La mode impérative est la préférée des empereurs et impératrices de tout temps.
(présent)Travaillez, c’est vital. Toi, (présent)demande moins et apprécie ce que je t’offre ; ça serait pire ailleurs. À la fin de la journée, (passé même si ça exprime du futur)ayez louangé les saints actionnaires sans qui nous ne serions que des reptiles sans écailles.
Patron de Cod
Modes de verbes inconjugables
La mode infinitive
Cette mode est pour parler du concept d’un verbe, l’action en elle-même, pas son accomplissement par quoiconque.
Si (présent)exploiter n’est pas (présent)voler, (présent)profiter n’est pas (présent)profaner. (passé)Avoir voulu plus de bonheur, vous auriez choisi un métier plus payant.
Patron de Cod
La mode participe
Cette mode participe, c’est bien tout ce qu’on peut en dire, à part qu’elle peut le faire avec les temps passé et présent.
Un ouvrier d’usine (présent)obéissant vaut mieux que trois aliénés qui cherchent un démon (passé)oint d’huile de gras de grand requin blanc.
Patron de Cod
La mode gérondive
Ça sonne laid : une mode gérondive. Pourtant, c’est hyper d’usage. C’est toujours un verbe au participe présent précédé de «en». Vous allez voir, c’est en lisant que l’on comprend :
C’est en profitant qu’on devient profitaraon. C’est en crucifiant qu’on rend liquide l’or.
Patron de Cod, profitaraon
Accord des verbes
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA ! ! !
HAHAHAHAHA ! !
HAHAHA !
Ha !
Ha…
Ha ?
Vous êtes sérieux ? Pour de vrai, pour le bien de ma santé mentale, je ne me lance pas dans l’accord des verbes. Assez de gens ont perdu la raison pour faire le Bescherelle, sans parler qu’il n’y a pas de référence plus efficace pour la conjugaison des verbes.
La seule chose sur quoi je m’avance c’est :
L’accord des tabarnak de participes passés (PP)
PP employé seul (sans auxiliaire)
Un pépé employé seul n’est pas difficile à gérer. Il s’emploie comme un adjectif, c’est un peu comme l’outil des mots. Les outils s’accordent toujours avec leur patron, celui qui les emploie (au sens grammatical, sinon le prochain exemple n’a aucun crisse de sens). Comme dans l’exemple suivant :
Les pépés employés par un patron gâté peuvent s’attendre à voir leur retraite repoussée.
Elapo
PP employé avec auxiliaire être
Les pépés sont bons pour «être», moins pour changer. Encore, ils s’accordent en genre et en nombre avec leur boss.
Les pépés sont dépassés par les bébés.
Pépés ou bébés, mais ça change le sens de la phrase
PP employé avec auxiliaire avoir ou «À la recherche du contremaître Cod»
C’est lui que vous craignez. Ici, Pépé c’est le boss et c’est un enfant de chienne. Il a plein de façon de te jouer dans la tête pour te faire croire que c’est lui qui a raison. Lui, il s’accorde avec son complément d’objet direct (maintenant complément direct), mais juste s’il est placé avant lui. Avant même d’expliquer le rôle du patron et de son contremaître, nommé Cod, il faut mettre quelque chose au clair. L’histoire de Cod n’a lieu que si l’auxiliaire de Pépé est AVOIR, pas ÊTRE. Il doit y avoir possession pour qu’un patron ait une relation avec un contremaître, ils ne SONT pas ensemble, sinon ça impliquerait qu’ils baisent ensemble. Il ne faut pas se tromper avec l’attribut, mais ceci sera peut-être un autre point de cette page ou d’une autre.
Pour trouver Cod, il faut poser la question «qui ou quoi ?» après le verbe. Si Kioukwa est avant, vous avez trouvé Cod et il va s’accorder. Il s’accorde devant Pépé. C’est dans son dos qu’il ne s’accorde plus :
Les patrons que Cod a sucés (Kioukwa ? Les patrons. Ils sont devant, Cod suce et s’accorde. ) sont ceux qui ont baissé (Kioukwa ? Les salaires. Ils sont après, Cod ne suce pas et ne s’accorde pas) les salaires, sauf le sien. Il n’était pas d’accord mais s’est accordé(Kioukwa ? Non, ici l’auxiliaire est être, pas de Cod en vue) quand même.
Kioukwa et Cod sucent-ils ?
PP avec verbes impersonnels
Pépé n’est jamais accordé avec les verbes impersonnels.
Cod a eu mal aux genoux à cause des réunions qu’il y a eu avec tellement de profitaraons.
Cod exxxploited by profitaraons
PP avec En
Pépé ne s’accorde pas non plus avec le pronom «en», même si ça aurait du sens.
Ces jeunes employés, combien en ai-je exploité ? J’ai exploité qui ? Le pronom «en» ? Alors ce n’était pas vraiment les jeunes qui étaient exploités, ce qui implique qu’il n’y a pas d’accord. Pas de victimes, pas de pluriel.
Un pépé qui considère les jeunes comme des outils et qui croit qu’un simple pronom est assez pour justifier sa mentalité de requin
PP avec verbe pronominal
PP avec le pronom neutre l’
Pépé ne s’accorde pas avec le pronom Elapo Strophe (l’) quand il représente une proposition qui signifie «cela», mais s’accorde s’il remplace un groupe de nom. Je sais, c’est moins clair que je l’aurais cru. Exemple :
Elapo est plus convaincante que Pépé ne l’aurait cru (Pépé aurait cru quoi ? Que, qui rapporte à la proposition qui dit qu’Elapo était convaincante.). Cette emmerdeuse, Pépé ne l’a pas encore licenciée (Pépé a licencié qui ? Elapo (l’) dont l’antécédent est «cette emmerdeuse») parce qu’elle ne peut rien contre lui de toute manière.
Cod louange Pépé Episode 69
PP avec des Cod qui ne sont pas des mots simples
Il y a plein de situations où Cod est une abstraction, un sous-entendu, une idée en elle-même. Rendu là, c’est pas mal du cas par cas, alors nous allons lancer tout ça dans le marché des exemples et voyons ce qui en ressort :
Cod a proposé toutes les diminutions d’avantages sociaux qu’il a pu (Cod a pu quoi ? Proposer toutes les diminutions, pas juste «les diminutions», donc ne s’accorde pas). Voici les prévisions budgétaires d’Elapo, Pépé les aurait crues plus optimistes (Pépé aurait cru quoi ? «Les» qui a comme antécédent «prévisions budgétaires»). Quand même, Pépé a acquis les richesses qu’il avait cru (Pépé a cru quoi ? Acquérir les richesses, invariable). Tout a été liquidé par le déluge, excepté cette banque. Tout a été acheté par la banque, Elapo exceptée («excepté» s’accorde après, pas avant, parce que d’un côté l’exception concerne le tout et de l’autre, c’est un attribut d’Elapo.). Étant donné sa pugnacité, Elapo ne s’accordait pas. Étant donné ses expériences de la vie, elle n’avait crissement plus envie de s’accorder («Étant donné» est une locution prépositionnelle toujours invariable). Elle a envoyé ci-joint sa démission avec, ci-annexé, un shit load d’annexes (toujours invariables, ce sont comme des adverbes).
Lettre d’Elapo à l’endroit de Pépé
Parfois, Cod se fait passer pour Cécé, le CC, Complément Circonstanciel. Alors Kioukwa n’est plus la bonne question, mais plutôt combien ? Ou où ?
C’est bien neuf-millions-neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf-mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf dollars qu’a rapporté (Kioukwa ? Non, mauvaise question, Cod n’est pas là. C’est Cécé qui est là ! Combien ?) le labeur d’Elapo. Pépé s’est bien renfloué pendant les vingt-et-un ans qu’il l’a exploitée.
Annexe numéro kyurensi de la lettre de démission d’Elapo
Accord du verbe avec plusieurs sujets
Selon mon cours d’université, selon Grevisse, un verbe avec plusieurs sujets s’accorde avec le plus proche quand les sujets représentent plus ou moins la même chose (des «parasynonymes», mais dans le Kodex de la langue française on préfère «aproxynonymes») :
La docilité, la soumission de ces ouvriers plait en tabarnak à ceux qui les emploient.
Profitaraon quelconque
On s’entend, ça ne serait pas si grave si la docilité, la soumission de ces ouvriers plaisaient en tabarnak à ceux qui les emploient. En fait, c’est grave, mais pas grammaticalement (selon le kodex de la langue française qui n’a aucune crisse d’autorité), seulement moralement. Là où le français vous punit, le kodex de la langue française vous pardonne.
Le verbe s’accorde également avec le sujet le plus proche dans le cas d’un genre de gradation, d’énumération qui n’en est pas vraiment une… comme dans l’exemple suivant :
Une augmentation de salaire, un bonus substantif, un cadeau en argent sonnant veut dire davantage que de simples félicitations pour son bon travail.
Prolétariat qui croule sous le poids de l’inflation et des «bravo, continuez !»
Ici, c’est étrange, mais l’usage du pluriel serait à proscrire. Pas arbitrairement, mais juste à l’oreille ça sonne comme un char de marde. «Une augmentation de salaire, un bonus substantif, un cadeau en argent sonnant veulent dire davantage que de simples félicitations pour son bon travail.» Par contre, ça marche dans ce cas-ci : «Une augmentation de salaire, un bonus substantif, des cadeaux en argent sonnant veulent dire davantage que de simples félicitations pour son bon travail.» L’ordre n’est pas important, mais ce n’est pas une raison pour bâcler le travail !
En gros, dans tout ça, c’est un peu comme si les sujets entre virgules étaient de grossières explications ou des implants au sujet principal. C’est comme mettre des gros totons sur ton sujet pour qu’il soit plus voyant. J’aurais pu utiliser la métaphore des mags sur une voiture ou une carte à jouer dans la roue d’un vélo, mais la vie ne nous offre jamais assez d’occasions pour écrire «gros toton». Sachez profiter gros de la vie.
Par contre, quand le sujet à gros toton est un mot plus vague comme «tout, rien, chacun, nul, etc.», le verbe s’accorde au singulier. Comme dans l’exemple suivant :
Le profit, les dettes, les chiffres en général, tout a fini par leur faire voir le requin. Le profit, les dettes, les chiffres en général, rien n’y représente le papillon.
Quelqu’un qui croit que tout le monde comprend ses métaphores zooarchétypales
Et, croyez-le ou non, mais il y a pleins de petites nuances qui font que des fois l’usage du plugulier ou du sinriel est aussi arbitraire que les règles de la société. Ça peut être à cause de plusieurs sujets, ou quand le sujet est autre chose qu’un simple mot, comme un verbe à l’infinitif ou des locutions. Je vais donc ériger un mégaexemple avec des gros totons et vous allez voir, ça va de soi. À mesure que vous lisez, essayer d’alterner le nombre du verbe. Du pluriel au singulier et vice-versa. Oui, vous êtes capables, prenez le temps qu’il faut. Le français c’est comme la vie et ce n’est pas grave de faire des fautes, selon le kodex de la langue française…
Offrir la plus basse qualité possible et nier le droit à la réparation constitue(ou constituent (oui, je l’ai fait pour vous)) la base de la compétitivité dans une logique kyurensikale. Soit des poissons(pas de pluriel quand «soit» est utilisé pour introduire une hypothèse) dans un aquarium où rôde un requin, soit ils croquent, soit ils sont croqués. Profiter d’un problème et régler un problème sont (ici le pluriel sonne bien mieux que «est», peut-être parce que c’est deux choses en opposition) deux choses crissement différentes. Que les profitaraons utilisent leurs profits à mauvais escient et qu’ils gaspillent nos ressources avec leurs décisions corrompt (corrompent ? ben non, ils respectent les règles de conjugaison sociale, c’est singulier) le tissus social. Peu importe nos besoins, peu importent nos aspirations (peu importe si c’est au sinriel ou au plugulier, vous avez le choix, tant que vous ne mettez pas le pluriel avec le singulier quand même), n’importe (toujours singulier) quelle racaille peut accumuler du droit divin liquide. Le peu de morale requise pour avoir du succès est (la morale ne se met pas au pluriel) aberrant. Le peu de livres (la devise, pas le bouquin au complet) que ces rémoras ont déboursées sont suffisantes pour calmer leurs scrupules . Baiser des prostitués et sniffer de la coke sont (Au singulier, ça serait encore plus dark, ça impliquerait que baiser et sniffer séparés ne sont pas considérés comme un passe-temps. À quel point juste un des deux n’est pas assez pour être un passe-temps ?) les passe-temps favoris d’une gang de profitaraons qui se torchent avec le contrat social. Ceci et cela est bien assez pour être considéré comme un passe-temps, bande de malades ! Tout ce qui travaille et tout ce qui se sacrifie mérite (méritent ? bah non, pas de pluriel pour les méritants.) le respect. Le patron, comme ses employés, est(les employés sont en apposition dans l’usine, ils ne comptent pas dans l’accord du verbe) un simple engrenage de l’usine collective. Le labeur, ainsi que la coopération, est fondamental pour son fonctionnement. De nos jours, la misère, plus que l’accomplissement, en ressort. Ni la droite, ni la gauche, ni le centre ne peuvent (une négation qui implique du pluriel ? Pourquoi pas ?) décrypter nos comportements. Rien ni personne ne peut voir dans toute sa splendeur le squale chimérique, hormis celui ou celle qui regarde en soi. Dans l’aquarium collectif, les poissons sont inconscients du kyurensisme, quel que soient (ça marche aussi au singulier, profitez-en pour écrire comme vous voulez) leur degré d’éducation ou leur expérience. Vive le kyurensisme ! Vivent les kyurensiites !
Quelqu’un qui saute de la dénonciation à la glorification du kyurensisme juste pour faire un exemple