Mon expérience au Salon du Livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean 2018
Ardasharadafung !
Quoi ? demanderez-vous. Oui oui, Ardasharadafung ! C’est qu’il n’y a pas de mot pour décrire ce que j’ai vécu. J’en ai alors inventé un ! C’était simplement trop intense, dans le bon sens du terme. Je me sentais comme un poisson dans l’eau. J’avais l’impression de rêver. Je me pinçais et je ne sentais rien !
Qu’est-ce que tu retiens de tout ça, espèce d’ardasharadafungois ?
Deux choses :
Une famille d’auteurs et d’éditeurs
C’est fou de voir à quel point les gens de l’industrie sont proches. J’ai vu des auteurs se promener dans les stands des autres éditeurs pour leur jaser. J’ai vu des éditeurs prendre un verre avec d’autres éditeurs. J’ai vu des auteurs qui donnaient des bonbons gratuitement à des collègues. J’ai vu un vendeur de livre ninja qui lançais des signets comme des shurikens ! J’ai même vu un maringouin géant qui fait des câlins… Tout le monde se connaît et semble s’apprécier. Tous ces gens ne se voient pas comme des compétiteurs. C’est vraiment festif et agréable comme ambiance. Même que j’ai pu voir un de mes modèles chanter du karaoké ! Sans parler qu’il vient jaser avec les autres auteurs de mon éditeur. Un moment donné, je vais lui parler. Non, je ne suis pas intimidé, mais je ne veux pas m’imposer non plus. Je reste low profile, sauf avec les gens qui visitent le salon. Ça reste que je suis là pour parler de mes livres ! Et j’ai un an pour pratiquer mon karaoké. J’hésite entre du KoRn ou du System of a Down…
Les gens aiment écouter nos histoire
Expliquer notre démarche artistique à des inconnus qui offrent plus d’écoute que nos propres proches est enivrant, rien de moins. Ils sont tous là pour entendre des auteurs leur expliquer avec plus ou moins d’aisance leurs histoires. Ils n’ont pas idée à quel point c’est généreux. Même s’ils n’achètent pas notre livre, le fait de prendre le temps d’échanger avec nous est tout en leur honneur. J’aime tous ces gens. Oui, je sais, je suis un golden retreiver… Tant que je ne me pisse pas dessus… Non non, je n’ai pas écrit ça, vous pouvez continuer…
Mais là, on veut savoir, Monsieur Ardasharadafung, comment ça s’est passé pour toi ?
Super bien, merci de me le demander ! Au début, je devais trouver la bonne façon de vendre ma salade. À la fin du salon, après trois jours à affiner mon pich de vente, j’offrais une salade César nappée d’une sauce onctueuse avec des croutons à l’ail, du parmesan fraichement râpé et des filets de poulet grillé biologique, le tout servi dans un bol en argent qui reflétait les rayons du soleil levant ! Mon éditeur à été ravi de voir que je savais accrocher et parler aux gens puis que je démontrais un certain charisme et un enthousiasme indéfectible. Et il a été très satisfait de mes ventes. La vague est créée et me reste à l’alimenter pour la transmuter en un tsunami mondial. Tassez vous, j’ai un déluge à créer !
Mais la cerise sur la salade César…
Le plus fou, c’est quand un jeune choisi ton livre parmi les douze milliards de livres disponibles au salon. Je sais, il n’y en a pas douze milliards, mais quand j’ai voulu les compter, j’ai arrêté à huit. Je devais être présent à ma table pour alimenter mon tsunami de salade César. Fait que j’ai arrondi à douze milliards. Imaginez un seul instant : Vous expliquez votre démarche artistique à un jeune (parce que pour l’instant, je ne propose que des contes pour tous, mais d’autres choses s’en viennent) et tu lui donnes un signet pour le laisser réfléchir. Il veut faire le tour du salon pour voir ses options, c’est normal. Un salon du livre, c’est comme un buffet, mais tu n’as le droit que prendre un seul plat (en ce qui concerne les jeunes qui viennent au salon avec l’école, ils ne viennent pas avec la carte de crédit de maman). Le jeune part à la conquête du salon et accumule les signets comme un politicien accumule les pots de vin. Comparaison poche, je ne peux pas croire que je compare un jeune plein d’espoir et de potentiel à la pire racaille qui fourmille sur Terre. Je recommence… Le jeune part à la conquête du salon et accumule les signets comme un enfant accumule le savoir pour se développer en un humain harmonieux et bon. Puis il décide de revenir à TON kiosque acheter TON livre. Être une coche plus féminin je pourrais pleurer de bonheur. Une chance que j’ai la capacité émotionnelle d’un crocodile sur les antidépresseurs !
Mais la cerise sur la cerise sur la salade César !
Aussi, il y a les jeunes qui vont au salon pour faire leur choix et revenir plus tard avec leurs parents, tel des prospecteurs de pétrole… Oh non, je recommence ! Il y a des jeunes qui vont au salon pour faire leur choix et revenir plus tard avec leurs parents, tel des consommateurs sages et avertis qui ne sombrent pas dans l’achat compulsif. Bon, c’est mieux ! Donc c’est ça, j’ai vu beaucoup de jeune qui revenaient avec leurs parents et qui désiraient obtenir MON livre. Il y en a même qui achetaient l’un de mes contes durant leur visite avec l’école et qui revenaient acheter le deuxième plus tard avec leurs parents ! C’était magique ! Surréel. Ardasharadafung !