J’ai terminé mon premier jeu vidéo !
Déjà, en partant, le titre est un mensonge. Quand j’étais adolescent, je codais déjà des jeux en QBasic. Donc, je n’ai pas terminé mon premier jeu vidéo. J’ai terminé mon 843ème jeu vidéo. Néanmoins, c’est le premier que je complète. Et ceci aussi est un mensonge. Si vous êtes ici en quête de vérité, vous êtes au mauvais endroit. Je ne peux prétendre que ce jeu est complet. C’est une version 0.1 fonctionnelle qui ne plante pas.
Version 0.1
C’est déjà ça. Les graphique sont (heureusement) temporaires. Je ne pouvais pas me permettre le luxe d’accomplir des œuvres d’art pour chacune des cartes et des héros. Plus de 400 cartes, cinq héros… Sans parler que je ne suis pas le meilleur illustrateur de la planète. Je suis plus doué que l’idiot du village et je préfère laisser cette tâche à quelqu’un de plus talentueux. C’est pour programmer que j’ai sauté dans cette aventure.
Pour la programmation ?
Est-ce que j’ai écrit que j’ai sauté dans cette aventurer pour programmer ? C’est un mensonge, désolé. Au départ, c’était pour mes enfants. Sur udemy, j’ai vu le cours «Learn to code a trading card game battle system with Unity 3D» et ça m’a parlé. Parce que moi et ma femme sommes des fans finis de Heartstone, un jeu de cartes. Et comme mes enfants, par défaut. Et j’ai cru que ça serait une bonne idée d’accomplir ce projet avec eux. Ce ne l’était pas. En y repensant, je réalise que j’aurais dû voir ça venir. Écouter des heures de tutoriels en anglais en les mettant sur pause à chaque phrase pour traduire s’avérait être pénible pour moi et surtout pour les enfants. Et Unity reste un logiciel très complexe et des enfants de onze et neuf ans ne peuvent apprécier cela. J’ai vraiment pensé que ça serait cool de créer un jeu avec ma famille. Au contraire, ce fut l’une des plus déplaisante expérience que nous avons vécu. Après quelques thérapies, tout est revenu à la normale, presque… Ma fille pleure à chaque fois qu’elle vois des choses comme :
if (bonPapa){
soitHeureux = true ;}
else {
soitHeureux= false ;
foreach (émotions in cortexÉmotionnel){émotions.basculeDansLeDésespoir() ;}
}
Et mon fils est devenu pyromane. Il incendie des conteneurs à déchets and criant : «Brûle papa ! Brûle !» Tout va bien ! Donc j’ai fait mon jeu tout seul.
Programmer ou comment avoir tort quand on parle à un ordinateur
Quand on code, on ne doit pas laisser l’ordinateur nous intimider. La machine veut toujours trouver des erreurs et en invente s’il n’y en a pas. Donc, tu codes, tu codes, tu codes et finalement, quand tu appuies sur le boutoin « Play », tout plante d’un coup. J’ai essayer de crier après l’ordinateur : «C’est moi qui a raison ! Va chier ostie de machine sale du câlisse de diable ! T’as tort, y’en a pas d’erreur, t’es folle crisse !». Non, elle reste stoïque. Il n’est pas question qu’elle reconnaisse que j’ai raison. Elle a décidé qu’il y avait une erreur. Ça lui tentait. C’est une grosse vache bâtarde cette machine de merde. C’est ce que je me dis à chaque erreur. On est tous pareils. Donc, au lieu de l’asperger de gazoline et de la mettre en feu avant de la passer dans un broyeur à déchet, je décide de me calmer. Après avoir bu une infusion de camomille et médité huit mois au sommet d’une montagne enneigée, je redeviens calme. Je regarde mon code. Et je trouve l’erreur. La sale machine avait raison. Donc, mon projet peut se résumer à un cycle infini de « Je programme, je fais une erreur, je crie après la machine, la machine a raison. ». À la fin, la machine a toujours raison. Ça sonne tellement «Terminator»… Pourtant, c’est ça qui est ça.
Mais, c’est quoi le jeu, O’Neil ?
Vous pouvez jouer directement ici !
Mais patience ! Attendez ! Vous devez être conscients que ce n’est pas un jeu fini. C’est un prototype. Vous avez bien lu ? C’est une version alpha, un prototype, une première version, un premier jet…
D’ailleurs, je souhaite me trouver des associés qui voudraient m’aider à en faire un jeu complet et professionnel. L’appel est lancé !
Dans tout ça, je n’ai encore rien dit à propos du jeu, non ? Ça s’en vient…
Le jeu est très inspiré de Hearthstone de Blizzard Entertainement. Au moment d’écrire ces lignes, leur action se vend à €60,50 avec un spread de €0,484. Pour ceux qui s’intéressent à la Bourse.
En gros, Hearthstone est un jeu de cartes qui provoque un duel entre deux héros qui doivent s’entre-tuer. Oui, des héros. C’est connu, les héros s’entre-tuent sur une base régulière. Les cartes représentent des serviteurs ou des sorts. Le rôle des serviteurs est d’attaque le héro ennemi. Les sorts font des choses. Faut jouer pour comprendre…
Mon jeu est comme Hearthstone, mais avec de nouvelles mécaniques pour que ce ne soit pas qu’une réplique exacte. Même chose avec le tutoriel d’Unity avec lequel j’ai créé le jeu, j’ai ajouté des trucs pour le rendre un peu plus unique. Juste un peu.
Pour l’instant, le jeu s’appelle «So-Lam tablets». Ouim, tant qu’à mettre un an et demi sur un projet, aussi bien le faire converger avec d’autres ! Donc, tous les héros, serviteurs et sorts sont issus de l’univers So-lam. personne en pourra me blâmer de ne pas focaliser sur mes projets ! Pour savoir comment jouer, vous n’aurez qu’à regarder les tutoriels.
Est-ce que j’ai eu du plaisir dans tout ça ?
Ça dépend de votre définition de «plaisir». Si pour vous «plaisir» signifie crier sauvagement de rage, pleurer, hurler et péter en se retenant de ne pas détruire tout ll’univers connu, oui, j’ai eu du plaisir. En réalité, le plaisir que j’ai ressenti s’apparentait plus à de la fierté. Fier de résoudre les bugs un par un. À chaque fois que je trouvais la solution à un problème, mon cœur était submergé d’une joie incommensurable, à l’opposé de la rage que je pouvait éprouver durant les longues périodes où je tentais de résoudre le dit problème. Et au nombre de problèmes que j’ai rencontré, j’ai du coup ressentit beaucoup de joie en contrepartie. Je dansais devant mon écran, je chantais des litanies d’un autre monde, j’avais l’air d’un fou furieux. En fait, j’avais l’air d’un fou furieux quand j’avais des peroblèmes et aussi quand je les résolvais. C’était simplement deux types différents de fou furieux.
Et en conclusion ?
Sérieusement, je ne sais pas comment terminer cet article. Puisque mon jeu n’est pas complet, c’était comme si je ne pouvais compléter l’article. Au final, je voudrais que le jeu dispose d’une vingtaine de héros différents et des milliers de cartes différentes. Des graphismes professionnels. Des achats intégrés. Et du profit ! Beaucoup de profit ! Mais finalement, le plus important reste le plaisir malsain que j’ai vécu et tout ce que j’ai appris. Et je respecte désormais les développeurs de jeux vidéos, je sais que ce n’est pas facile. Comme toutes disciplines artistiques. Comme tout ce qui vaut la peine d’être accompli en ce bas monde.