La fin de l’An-Vert ?
Et oui, l’année touche à sa fin. Vous vous demandez tous quelle est la quantité de déchets que nous avons générés, avouez ! Désolé de vous décevoir, mais nous avons cessé de comptabiliser nos poubelles. En quelques mots, c’est que nous ne sommes pas dans un concours, ce n’est pas ça le zéro-déchet. C’est un mode de vie qu’on adopte et qu’on apprivoise, pas un trophée qu’on exhibe avec orgueil.
Donc, est-ce que nous foutons dehors toutes nos belles habitudes acquises ? Bien sur que non ! Est-ce que ça a été difficile ? Pas tant que ça, et c’est là que je dois vous avouer ma déception. Pas que je sois déçu que ça n’ait pas été difficile ! Je suis déçu parce que depuis cet été, j’ai l’impression que ma famille et moi nous sommes assis sur nos lauriers. Nous générons à peu près 90 % moins de déchets que la moyenne mais c’est comme si ce n’était pas assez ! Peut-être que nous ressentons ce sentiment d’imposture parce que nous n’avons pas ajouté de nouvelles habitudes dans les six derniers mois ? C’est peut-être le fait d’avoir été les plus médiatisés, nous nous avons imposé l’idée d’être les meilleurs ? La réalité c’est que d’autres gens qui vivent le mode de vie zéro-déchet sont plus performants. Sauf que ce n’est pas un concours, justement.
Bon, c’est assez de se vautrer dans l’auto-critique et focalisons sur le positif. Pas obligé d’être les meilleurs pour être de bons porte-paroles ! Moi et ma femme avons une aisance manifeste avec les médias et nous nous servons de nos atouts pour promouvoir nos valeurs, nous n’avons pas à avoir honte ! J’ai même tenu deux conférences sur le mode de vie zéro-déchet, dont une devant plus de 200 personnes qui a duré plus de deux heures ! J’ai même été une heure à la radio anglophone, moi qui est « presque bilingue », mais pas totalement non plus ! Ça a toutefois été, ça aussi, un succès. Sans parler de l’influence que nous avons eu sur nos proches et les moins proches.
Donc c’est ça, ce n’est pas la fin de l’an-vert. La seule chose que nous avons déjà cessé c’est la comptabilisation de nos déchets. Le reste est là pour rester. Il y a cependant des choses que nous ne pouvons tester/expérimenter pour des raisons pratiques :
• Nous ne pouvons pas acheter nos aliments en vrac, de façon conviviale. Le magasin de vrac le plus près est un Bulk Barn mais ce n’est pas là qu’on peut trouver des aliments bio de qualité. Sinon, il nous faudrait aller à Montréal pour faire nos courses, il y a des limites ! Nous sommes sur la Rive-Sud, prendre une journée complète pour le transport est impensable ! Le but du zéro-déchet n’est pas de faire de notre routine un enfer et d’ensuite tout foutre là parce que nous ne sommes plus capables de suivre la cadence ! La seule alternative possible serait d’acheter en ligne mais je n’aime pas l’idée de ne pas choisir moi-même ma bouffe. Sans parler que le but du vrac, c’est de réutiliser les contenants, comment on fait si c’est quelqu’un d’autre qui fait les achats ? Je ne sais pas. Je continue donc les recherches et espère voir une épicerie apparaître qui vend en vrac de la qualité…
• Tout ce qui concerne les savons fait maison, ça ne nous touche pas pour l’instant. Nous avons des caisses de savons biologiques concentrés qui étaient fournies à l’achat de notre filtreur d’eau. Pas question de donner tout ça, nous ne sommes pas riche non plus !
• Parlant de moyen financiers, nous ne pouvons pas nous permettre d’acheter tous nos aliments bio. Il n’y a que la viande que nous achetons TOUJOURS biologique. Par respect pour ces bêtes qui meurent pour nous nourrir. Pour le reste, on y va selon nos moyens. Je sais qu’acheter c’est voter mais on vit dans un système monétaire où l’on vote avec un fusil sur la tempe. Nous essayons de faire de notre mieux, sans s’imposer de pression, la vie est déjà bien assez intense !
Maintenant, faisons une liste des points qui méritent notre attention pour la prochaine année :
• Trouver une alternative pour la foutue litière de Salem. Et oui, nous n’avons toujours pas trouvé ! Le test que j’ai fait pour composter la litière agglomérante est un échec. Pas possible d’enlever l’humidité dans la glaise de la litière, ça ne se brasse pas, c’est comme du ciment qui ne sèche jamais. Nous avons essayé les sciures de bois mais le chat n’a pas apprécié, mais là, pas du tout. Il nous reste à nous donner un coup de pied au derrière et d’essayer les litières compostables.
• Trouver une alternative aux chips. Nous avons eu une rage et depuis cet été nous achetons des croustilles. Aucune marque, biologique ou non, n’offre un emballage compostable ou même simplement recyclable. J’ai entendu parler d’une machine pour les cuisiner facilement, je dois vérifier ça et voir si la famille veut tenter le coup.
• Visiter l’usine d’épuration des eaux et des conditionneurs, qui traitent les matières recyclées qui sortent du centre de tri. J’ai commencé des démarches mais mes appels sont restés sans réponse. Je devrai être un peu plus insistant j’ai l’impression.
• On pourrait cuisiner plus mais, pas que nous n’aimons pas cuisiner, nous aimons aussi faire autre chose de notre temps.
Néanmoins, je suis aussi un peu déçu de ne pas avoir écrit plus d’articles dans les derniers mois mais c’est que j’ai eu un éclair de génie pour un roman et j’ai écrit environs 150000 mots, ce qui me donne mon premier jet en même pas six mois. Je ne pouvais laisser passer l’inspiration… Sans parler des démarches que je fais sur moi-même. J’apprends à tenir mon ego en laisse et j’ai l’impression que de faire mon ti-Jo connaissant ne vas pas dans le sens de ma démarche spirituelle. Est-ce que je fais tout ceci pour me donner de la valeur ou est-ce que je le fais pour aider mon prochain ? J’opterais pour la deuxième option mais vu que l’un n’empêche pas l’autre, je dois scruter à la loupe mes motivations et mes aspirations, pour ne pas devenir un monstre d’orgueil. C’est ben ben l’fun ! Il y a aussi eu une période plus obscure au début de l’année, où j’ai fait un petit burnout tout mignon. J’ai appris que je devais me reposer parfois, me permettre « d’être » sans vouloir « devenir » et qu’autant je peux aimer écrire, ça reste un « travail ». Moi et ma femme avons donc découvert Minecraft pou relaxer…
Donc c’est ça, je vais retourner dans le monde virtuel chercher des diamants dans les tréfonds du sol et construire des chemins de fer et des maisons avec toute la roche que j’aurai excavée… Tout en générant le moins de déchets possible dans le monde réel. Malgré tout, je continuerai à écrire des articles, dès que j’aurai quelque chose de pertinent. Promis. Bonne année !